Encyclopédie volume 8 page 305 colonne gauche

Transposition par l'Horloger de la Croix-Rousse du volume 8 page 305 colonne de gauche de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert

…par ce qu’elles étaient lorsque Huyghens les imagina. Les premières horloges à pendule qui furent faites sur ces principes allaient 30 heures avec un poids de six livres, dont la descente était de cinq pieds ; et je viens d’en terminer une qui va un an avec un poids qui pèse deux livres, et dont la descente est de cinq pieds.

Au reste cette perfection que l’Horlogerie a acquise n’a rien changé aux principes, même depuis cent ans ; ainsi le pendule est encore le meilleur régulateur des horloges, qu’on nomme aussi pendules, et le balancier gouverné par le spiral est le meilleur régulateur des montres.

Jusques à Huyghens l’Horlogerie pouvait être considérée comme un art mécanique qui n’exigeait que de la main d’œuvre ; mais l’application qu’il fit de la Géométrie et de la Méchanique pour ses découvertes, ont fait de cet art une science où la main-d’œuvre n’est plus que l’accessoire, et dont la partie principale est la théorie du mouvement des corps qui comprend ce que la Géométrie, le calcul, la Mécanique et la Physique ont de plus sublime.

La grande précision avec laquelle le pendule divise le temps, facilita et donna lieu à de bonnes observations ; ce qui fit appliquer des nouvelles divisions aux machines qui mesurent le temps. On divisa donc la 24e partie du jour, c’est-à-dire l’heure, en 60 parties, qu’on appelle minutes. La minute en 60 parties que l’on nomme secondes, et la seconde en 60 parties que l’on nomme tierces, et ainsi de suite. Ainsi la révolution journalière du soleil d’abord divisée en 24 parties, l’est maintenant en 86400 secondes que l’on peut compter. On commença de faire d’après ces divisions, des horloges ou pendules qui marquèrent les minutes et secondes ; pour cet effet on disposa ces machines de manière que tandis que la roue qui porte l’aiguille des heures, fait un tour en 12 heures, une autre roue fait un tour par heure ; celle-ci porte une aiguille qui marque les minutes sur un cercle du cadran qui est divisé en 60 parties égales, dont chacune répond à une minute, et les 60 divisions à une heure. Enfin, pour faire marquer les secondes, on disposa la machine de manière qu’une de ses roues fit un tour en une minute : l’axe de cette roue porte une aiguille qui marque les secondes sur un cercle divisé en 60 parties, dont chacune répond à une seconde, et les 60 à une minute ; on ajouta de même ces sortes de divisions aux montres.

Dès que l’on fut ainsi parvenu à avoir des machines propres à diviser et à marquer exactement les parties du temps, les artistes Horlogers imaginèrent à l’envi différents mécanismes, comme les pendules à réveils, celles qui marquent les quantièmes du mois, les jours de la semaine, les années, les quantièmes et phases de la lune, le lever et le coucher du soleil, les années bissextiles, etc. Mais parmi toutes les additions que l’on a faites aux pendules et aux montres, il y en a entre autres deux qui sont très-ingénieuses et utiles : la première est la répétition, cette machine soit montre ou pendule, au moyen de laquelle on sait les heures et les quarts à tous les moments du jour ou de la nuit. La seconde est l’invention des pendules et des montres à équation. Pour connaitre le mérite de ces sortes d’ouvrages, il faut savoir que les Astronomes ont découvert après bien des observations, que les révolutions journalières du soleil ne se font pas tous les jours dans le même temps, c’est-à-dire, le temps compris depuis le midi d’un jour au suivant, n’est pas toujours le même, mais qu’il est plus grand dans certains jours de l’année, et plus court en d’autres…