Montre à équation de temps

Montre à équations de temps, à répétition, à secondes concentriques, d'un seul battement.

Planche 10g

Montre à équationsCette Planche & sa description ont été tirées du livre de M. Ferdinand Berthoud.

La fig. 1. représente le plan ou calibre du rouage. A est le barillet. B la fusée, dont la roue de cinquante - quatre dents engrène - dans un pignon de douze qui porte la grande roue moyenne C de soixante - quatre dents, laquelle engrène dans un pignon de huit, qui porte la petite roue moyenne D de soixante - quatre dents, laquelle engrène dans un pignon de huit qui porte la roue de champ E de soixante dents, engrenée dans un pignon de huit que porte la roue d’échappement F de trente dents: or le balancier faisant un battement par secondes, la roue d'échappement reste une minute à faire un tour; & comme elle fait sept tours & demi pour un de la roue de champ, celle - ci reste sept minutes & demie à faire une révolution. Le pignon qui porte cette roue est prolongé & passe à la cadrature ; il engrène & mène la roue I, fig. 2. qui a 64 dents: le pignon de la roue de champ fait donc huit tours pour un de la roue I: or il emploie sept minutes & demie à faire un tour, donc la roue I emploie 8 fois 7 minutes & demie à faire sa révolution, c'est - à - dire soixante minutes ou une heure: c'est donc le canon de cette roue I qui porte l'aiguille des minutes.

Les petites roues a, b, c, d, e, représentent celles du rouage de répétition.

En calculant les révolutions du rouage de la montre on trouve que la roue d'échappement fait 2160 tours pour un de la fusée, lequel dure par conséquent 2160 minutes, ou trente - six heures. C'est cette même roue qui fait mouvoir la roue annuelle, & qui lui fait faire une révolution en 365 jours, ainsi que nous allons le faire voir.

La figure 2. représente la disposition des parties de la répétition: elle est dessinée fort exactement d'après une pièce totalement exécutée selon les mêmes dimensions.

Les pièces qui concernent la répétition produisent les mêmes effets que dans les répétitions ordinaires décrites ci - devant : nous nous dispenserons donc d'entrer là - dessus dans un nouveau détail, la figure servira à en montrer la distribution.

La fusée représentée, fig. 9. porte le pivot I, lequel entre dans un canon d'acier fixé sur la roue de fusée B, vue de profil; c'est ce canon qui forme le pivot inférieur de la fusée, & qui roule dans le trou de la platine: sur le bout prolongé 2 de ce canon, entre à frottement la petite roue ou pignon a; ce pignon est vu en plan, fig. 2. il a douze dents & engrène dans la roue b qui en a seize; celle - ci porte un pignon de six, qui engrène dans la roue C, qui en a trente; celle - ci tient à frottement avec le rochet fixé sur l'axe d'un pignon de quatre dents, lequel engrène dans la roue annuelle C, fig. 3. celle - ci a 146 dents.

Nous avons dit plus haut que la roue de fusée fait une révolution en trente-six heures ; le pignon a qu'elle porte fait donc aussi un tour en même temps. La roue b qui le mène ayant seize dents, reste quarante - huit heures à faire une révolution; & comme elle porte un pignon de six, qui engrène dans la roue C de trente, elle fait cinq tours pour un de la roue C; celle - ci reste donc dix jours à faire une révolution: enfin tandis que la roue annuelle A fait une révolution, le pignon 4 en fait trente - six & demi, puisque quatre dents du pignon sont contenues trente - six fois & demie dans 146 dents de la roue: or multipliant 36 & demi par 10 jours, on 2 365 jours, qui est le temps de la révolution de la roue A.

La petite roue b se meut entre la platine & un petit pont.

Le pivot inférieur de la roue C roule dans un trou de la platine, & le pivot supérieur entre dans un trou de la batte ou fausse plaque, fig. 7. laquelle étant appliquée sur la première figure, recouvre toute la cadrature, & se fixe avec la platine par un petit drageoir qui la centre, & par deux vis qui entrent dans les tenons e, f; de cette manière la roue C se meut entre la platine & la batte, comme dans une cage; & pours - lors le pignon 4 engrène dans la roue annuelle, & lui fait faire une révolution en 365 jours d'un mouvement uniforme.

La roue annuelle vue, fig. 11. se meut sur le centre ou canon porté par la batte vue en perspective, fig. 7. Elle y porte à plat, de sorte qu'elle ne peut s'en écarter ; elle est retenue après la batte par le canon d'acier, fig. 15. c.

L'intérieur de ce canon entre à frottement sur le côté extérieur du canon formé par la batte ; le côté extérieur du canon d'acier entre juste dans le trou de la roue annuelle ; le canon d'acier appuie par ce moyen sur la roue, en sorte que celle - ci ne peut s'écarter en aucune manière du fond de la batte, ne pouvant que tourner autour de son centre.

Sur la roue annuelle est fixée, par deux petites chevilles, l'ellipse, fig. 13. vue par le dessous, & appliquée, à la roue annuelle.

Le pignon ou chaussée A, figure 14. est d'acier, & percé dans son centre: le côté extérieur roule juste dans le trou du canon de la batte, figure 7. Le trou intérieur de ce pignon est de grandeur pour y laisser passer librement le canon de la roue de cadran & de l'aiguille des heures; ce pignon ou chaussée a une petite portée qui forme un second canon, sur lequel entre à frottement la plaque F, & tellement qu'elle entre au fond de la portée, dont la hauteur est déterminée par la longueur du canon de la batte: le pignon roule de cette manière librement & juste dans ce canon, duquel il ne peut s'écarter, étant retenu par la plaque F, qui l'arrête par le dessus de la batte. Cette plaque sert en même temps à porter le petit cadran, figure 10. qui est celui du tems vrai: il est fixé après la plaque par le canon de la plaque F, vu en perspective; il entre dans le trou du petit cadran, ce qui le centre; une vis sert à le fixer après la plaque: la révolution du pignon sur son canon entraine donc le petit cadran.

Le petit cadran tourne fort juste dans le vide du grand cadran, fig. 6. & passe même un peu dessous pour ne pas laisser de jour, & qu'on ne voie que l'émail. Le grand cadran porte trois pieds qui entrent dans les trous de la batte, vue par - dessus, figure 4. il se fixe avec elle par une petite vis.

Nous avons déjà expliqué, en parlant de la pendule à équation, comment l'aiguille des minutes portant une aiguille opposée qui marque sur le petit cadran du temps vrai, sert à indiquer une heure différente, selon que l'on fait avancer ou rétrograder ce petit cadran, & que par ce moyen l'aiguille tournant d'un mouvement uniforme, indique un temps variable comme celui du soleil. C'est à cet usage qu'est destinée l'ellipse D E, figure 3. ce qui se fait au moyen du râteau B, qui engrène dans le pignon ou chaussée A qui porte le petit cadran. Ce râteau porte en B une pièce d'acier qui forme une petite poulie, dont le fond appuie sur le bord de l’ellipse : la fig. 15. a, représente le profil du râteau, dont a est la petite poulie.

L'ellipse est limée par - dessous en biseau, comme on le voit dans la fig. 13. en sorte que la petite épaisseur de la poulie s'y loge, & que le râteau se meut comme sur une rainure avec l'ellipse, dont il ne peut pas s'écarter: or la roue annuelle emportant par son mouvement l'ellipse, celle - ci oblige le râteau, pressé par le ressort F de s'approcher ou de s'écarter, selon que sa courbure l'y oblige; en sorte qu'il arrive que tandis que la roue annuelle marche constamment du même côté, le râteau va & vient sur lui - même, & fait alternativement avancer & rétrograder le pignon, & par conséquent le petit cadran. Nous expliquerons ci - après comment on taille l'ellipse, pour que la variation du petit cadran réponde parfaitement à celle du soleil, & que l’aiguille du temps vrai l'indique.

Sur la roue annuelle, fig. 11. sont gravés les mois de l'année, & les quantièmes du mois, de cinq jours en cinq jours.

Les mois paraissent à - travers l'ouverture faite à la batte, comme on le voit, fig. 4. ainsi qu'au grand cadran: la batte porte une petite pointe ou index, qui marque les mois qui passent par cette ouverture, & les jours de cinq en cinq. Cette gravure & l'ouverture qui la laisse voir, est sur - tout utile pour tailler l’ellipse ; mais elle est encore très - nécessaire pour remettre la montre à l'équation dans le cas où elle serait restée quelque temps sans être remontée. Sans cette précaution il arriverait que l'ellipse resterait en arrière, & marquerait l'équation du jour où la montre aurait été arrêtée; & que pour la remettre au point qui doit correspondre au jour actuel, on ne pourrait le faire qu'en tâtonnant; c'est donc autant pour cette raison que pour faire marquer à la montre les mois de l'année, qu'est faite cette ouverture du cadran; cependant elle a encore son mérite, dans les montres de trente heures sur tout, où on fait marquer les jours du mois dessous la boîte.

Pour remettre la montre à l'équation lorsqu'on l'a laissée arrêter, on fera tourner le petit rochet C, fig. 2. Ce rochet, fixé sur l'axe du pignon, se ment à frottement, & peut tourner séparément de la roue ; comme la roue fait un tour en dix jours, l'auteur a donné dix dents au rochet ; en sorte que chaque dent, dont on l'avance ou la rétrograde, répond à un jour. Ainsi je suppose qu'on voulût amener la roue annuelle au 3 Janvier, on la ferait d'abord tourner jusqu'à ce que le 31 Décembre fût sous l’index ; & avançant ensuite le rochet de trois dents, on serait assuré que la roue est parvenue au 3 Janvier, & que l'ellipse marquerait exactement l'équation de ce jour.

La fig. 8. représente la roue C, le rochet & le pignon 4 vu en profil. d fait voir le rochet & son pignon séparés de la roue e vue en plan; cette roue s’ajuste contre le rochet après lequel elle est retenue par la petite clavette f qui la presse & forme un frottement, tel que cette roue ne peut tourner séparément du rochet que lorsqu'on fait tourner celui - ci à la main, il faut avoir attention de placer derrière la clavette une petite vis attachée à la roue afin de l'empêcher de sortir de sa place.

La fig. 15. d représente la pièce qui sert à porter le râteau: cette pièce s'attache par une vis avec la batte; elle porte une broche qui entre dans le canon du râteau.

La figure 15. b représente le ressort en F, fig. 3. qui, placé après la batte, par une vis, presse le râteau, de manière qu'il appuie continuellement contre l'ellipse.

La fig. 17. représente le côté intérieur de la platine des piliers, sur laquelle est tracé le calibre d'une répétition à équation, à secondes de deux battements, allant trente heures sans remonter. A est le barillet. B la roue de fusée qui porte soixante dents ; elle engrène dans le pignon de la grande roue moyenne C; ce pignon a dix dents. La roue C porte soixante-quatre dents; elle engrène dans le pignon de huit dents, qui porte la petite roue moyenne D de soixante dents, elle engrène dans le pignon de la roue de champ E, dont la tige prolongée porte l'aiguille des secondes; ce pignon est de huit, la roue E a quarante - huit dents; elle engrène dans le pignon de la roue d'échappement F qui a douze dents: & la roue quinze: cette roue fait donc faire trente vibrations au balancier à chaque révolution qu'elle fait, & comme elle fait quatre tours pour un de la roue E, elle fait 4 fois 30 vibrations ou 120 battements, qui étant chacun de demi - seconde, la roue E reste une minute à faire son tour. Le pignon de la roue D passe à la cadrature, & conduit la roue G des minutes, fig. 12. a, b, c, d, e, sont les roues de sonnerie du petit rouage. a porte 40 dents, b 32, c 32, d 28, & e 26: celle - ci engrène dans le pignon de volant, qui est de six dents, ainsi que les autres pignons du petit rouage de sonnerie. Pendant qu'on remonte la montre, l'action du pignon sur la roue b oblige la cheville qu'elle porte, de faire avancer une dent de l'étoile C. Or comme on remonte la montre une fois par jour, & que cette roue b ne peut agir qu'une fois sur l’étoile ; celle - ci qui a dix dents, fait un tour en dix jours ; cette étoile est fixée sur l'axe d'un pignon de quatre dents, lequel engrène dans la roue annuelle de 146 dents : celle - ci fait donc un tour en 365 jours ; l'étoile C est retenue par le sautoir d.

Il faut observer par rapport à cette manière de faire mouvoir l'étoile & la roue annuelle, qu'il faut que les dents de l'étoile ne soient pas dirigées au centre de la roue qui la mène, mais plus avant du côté où se meut la cheville lorsqu'on remonte la montre; car cette roue étant menée par l'axe de la fusée, va & revient sur elle - même; en sorte que si la dont de l'étoile était dirigée au centre, la dent qui aurait avancé pendant que l'on remontait la montre, rétrograderait lorsque la montre marche & que la fusée revient en sens contraire; au lieu qu'en dirigeant ces dents à - peu - près comme dans la figure 12. lorsque la fusée rétrograde, l'étoile rétrograde aussi un peu, mais pas assez pour parvenir à l'angle du sautoir.

Il faut avoir attention à ne pas rendre trop fort le frottement de la roue annuelle contre la batte, il faut au contraire qu'elle tourne librement, de crainte que l'effet du sautoir ne se fasse pas, c'est - à - dire qu'il ne ramène pas l'étoile à son repos. Alors il arriverait nécessairement que la cheville passerait sans faire tourner l'étoile, & que la roue annuelle resterait en arrière : il faut d'ailleurs donner une certaine force au sautoir pour assurer cet effet.

On voit que le mouvement de la roue annuelle n'est point continu; car elle n'avance de la trois cent soixante - cinquième partie de la révolution qu'à chaque fois qu'on remonte la montre, ce qui est fait pour simplifier la conduite de la roue annuelle: il est d'ailleurs assez indifférent qu'elle marche par saut à chaque jour, ou qu'elle aille d'un mouvement continu, puisque l'équation d'un jour à l'autre ne diffère que de trente secondes au plus; mais pour contenter ceux qui pourraient souhaiter que la roue annuelle marchât d'un mouvement continu: voici le moyen dont il faut faire usage. On disposera la roue de fusée de la même manière que celle à huit jours ; on ajustera à frottement sur le canon de cette roue un pignon de huit dents qu'on tiendra le plus petit possible ; on fera engrener ce pignon a, fig. 2. dans une roue b qui portera trente - deux dents. Or comme la fusée de la montre qui va trente heures fait un tour en six heures, cette roue b fera une révolution en vingt - quatre heures : on fixera cette roue b sur un pignon de quatre dents, lequel engrènera dans la roue C qui en aura quarante ; celle - ci restera donc dix jours à faire une révolution. Cette roue C portera un pignon de quatre dents, lequel engrènera dans la roue annuelle de cent quarante - six dents ; ce pignon devra s'ajuster à frottement & porter un rochet comme le fait celui de la montre à huit jours, afin de remettre l'équation au quantième lorsqu'on aura laissé arrêter la montre. Le pignon de la roue b sera mobile entre la platine & le petit pont, figure 2.

Calibre ou plan d'une montre à équation allant un mois, fig. 4. & 5.

Dans les montres à équation qui vont un mois, il faut faire conduire la roue annuelle de la même manière que pour celles à huit jours, à cela près que comme la roue de fusée reste cinq jours à faire son tour ; on fait engrener la petite roue que son canon porte immédiatement dans la roue qui porte le rochet fixé sur le pignon de quatre, & on supprime par - là la roue de pignon, & le pont de la roue b. On joint ici le calibre de la montre à équation d'un mois.

La fig. représente l'intérieur de la platine des piliers d'une montre à un mois sans remonter, à équation, à répétition, à secondes d'un seul battement, sur lequel est tracé le calibre du rouage.

A est le barillet. B la roue de fusée qui a soixante & douze dents : elle engrène dans le pignon 10 qui porte la grande roue moyenne C; celle - ci porte soixante dents, qui engrènent dans le pignon de six dents, qui porte la petite roue moyenne D: cette roue a soixante dents, & engrène dans le pignon de six dents, qui porte la roue de champ E, celle - ci porte soixante dents, elle engrène dans un pignon de six dents qui est au centre; celui - ci porte la roue d'échappement F qui a trente dents. Or le balancier fait une vibration en une seconde ; ainsi la roue F reste une minute à faire une révolution ; c'est son axe prolongé qui porte l'aiguille des secondes ; sur la tige de la roue de champ E est chassé à force un pignon de dix dents qui passe à la cadrature, il engrène dans la roue de minute G qui a 60 dents, dont l'ajustement est pareil à celui de la pendule & de la montre à seconde.

Si l'on calcule les révolutions de ce rouage, on trouve que pendant que la roue de fusée fait un tour, la roue d'échappement en fait 7200; & comme celle - ci fait un tour par minute, la roue de fusée reste 7200 minutes, qui font cinq jours, à faire une révolution: c'est le canon de cette roue qui passe à la cadrature (de la même manière que celui de la répétition à huit jours), il porte à frottement la roue a, cette roue a porte vingt dents qui engrènent dans la roue b, qui en a quarante: celle - ci reste donc dix jours à faire une révolution; elle s'ajuste sur l'axe d'un pignon de quatre dents, de la même manière que celle à huit jours; ce pignon engrène & conduit la roue annuelle de 146 dents. La cadrature de la répétition à un mois ne diffère pas de celle à huit jours. a, b, c, d, e, sont les roues du petit rouage de sonnerie; elles ont les mêmes nombres que celles de la répétition de trente heures.