Encyclopédie volume 8 page 301 colonne gauche

Transposition par l'Horloger de la Croix-Rousse du volume 8 page 301 colonne de gauche de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert

Il doit donc y avoir, 1°. une force motrice, 2°. un enchaînement de parties qui détermine l’égalité du mouvement ; d’où il suit qu’une horloge a toujours un poids ou un ressort pour produire du mouvement, et des roues et un échappement pour le modifier ; c’est cette partie d’une horloge que l’artiste appelle le mouvement. Il donne aux autres qui servent à sonner ou à répéter les heures, les noms de sonnerie, répétition, etc. Voyez les articles Sonnerie, Mouvement, Répétition, etc.

Description des grosses horloges, ou horloges de clochers.

Depuis le temps de leur invention, la construction générale a été toujours là même jusqu’aux environs de 1732, que M. Leroy père(1) inventa les horloges horizontales, qui sont incontestablement préférables aux autres.

1) Julien Le Roy. Né à Tours en 1686, il devient maître en 1713. Jusqu’à sa mort à Paris en 1759 il écrira beaucoup de mémoire sur les huiles, les pivots, les mécanismes… Son nom fut tellement usurpé pour de mauvaise fabrication, que l’Amérique ne voulait plus de montre signée Le Roy

Nous avons représenté dans nos planches une grosse horloge horizontale vue par-dessus. La cage, qui est une espèce de rectangle, est composée des barres AB, BC, CD, DA, qui sont retenues ensemble par des clavettes. Ces barres sont posées sur le champ, afin qu’elles aient plus de forces. FE est une autre barre posée dans le même sens, et qui sert à porter les pivots de la sonnerie et du mouvement. Le rectangle EFCD contient le mouvement, R est la grande roue ; G le rouleau sur lequel s’enveloppe la corde qui porte le poids. Ce rouleau porte un cliquet q, qui s’engage dans les croisées de la grande roue de façon que le rouleau peut bien tourner de G en X sous la grande roue ; mais de G en P il ne le peut pas. H est la seconde roue ; I la roue de rencontre, et KF la verge des palettes à laquelle le pendule est attaché ; mais qu’on ne peut voir ici à cause que l’on voit l’horloge en dessus. Ainsi supposant que le poids P entraîne le rouleau, il fera tourner la grande roue qui fera tourner la seconde roue, ainsi de suite jusqu’à la roue de rencontre qui les tournerait avec toute la vitesse qui lui est imprimée par le poids, si cette vitesse n’était retardée et modifiée par le pendule que la roue de rencontre est obligée de faire vibrer en agissant sur les palettes K. On voit par-là, qu’ici le poids P produit le mouvement, et que l’action du pendule sur la roue de rencontre au moyen des palettes KK le modifient. Les nombres des roues et des pignons sont : 80 à la grande roue ; 10 au pignon de la seconde roue, qui est de 72 ; 8 au pignon de la roue de rencontre, qui a 25 dents. Comme la grande roue doit faire un tour par heure, il est facile de voir qu’en conséquence de ces nombres la pendule battra les secondes. Voyez là-dessus les articles Nombre, Vibration, Échappement, Pendule, etc.

Dans cette horloge, il y a, comme on voit, trois roues au mouvement ; mais comme le nombre des roues est toujours désavantageux, à cause que, multipliant les frottements de l’horloge, elles en augmentent les inégalités ; il s’en suit que lorsqu’on le peut, il est toujours avantageux de diminuer leur nombre, et qu’il serait mieux dans ce cas-ci de n’avoir que deux roues : par-là on gagnerait deux avantages ; car, on diminuerait non-seulement les frottements, mais on aurait encore un pendule plus long, pendule qui a toujours plus de puissance régulatrice. C’est ainsi que dans l’horloge exécutée sous les yeux de mon père pour le séminaire des missions étrangères, on n’a mis que deux roues avec un pendule, dont chaque vibration est de deux secondes.

Le remontoir est formé par la lanterne N, qui engrène les dents de la roue O adaptée sur le rouleau ; ainsi au moyen de la manivelle 20, on remonte le poids.

La sonnerie est contenue dans le rectangle ADEF ; 4, Z et Y sont la grande roue, ...