Transposition par l'Horloger de la Croix-Rousse du volume 8 page 300 colonne de droite de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert
… celles de l’autre se rapprochent, l’une et l’autre alternativement selon la durée des heures qui suit celle des jours et des nuits ; cette horloge était dans le cabinet de M. d’Onfembray(1), mort en 1754.
1) Pajot d’Onfembray, intendant général des postes et des relais de France.
On juge que l’horlogerie ne tomba pas en Italie : l’horloge de Dondis, qui y avait été tant admirée, excita l’émulation d’un habile ouvrier, qui en 1402 en fit une à Pavie presque toutes semblable et fort promptement, sous la protection de Jean Galéas Visconti.
Dans le temps de Louis XI, c’est-à-dire sur le déclin du XVème siècle, il fallait qu’il y eût des horloges portatives à sonnerie. Un gentilhomme ruiné par le jeu, étant entré dans la chambre de ce prince, prit son horloge et la mit dans sa manche où elle sonna : Louis XI, non seulement lui pardonna le vol, mais lui donna généreusement l’horloge. Carovagius(2) sur la fin du même siècle, fit un réveil pour André Alciat(3), lequel réveil sonnait l’heure marquée, et du même coup battait le fusil et allumait une bougie.
2) Carovagius est un Bernardin du XV7eme (religieux de Cîteaux après que saint Bernard de Clairvaux eut réformé et étendu l’ordre) qui apprit l’horlogerie à Pavie et y réalisa des pièces assez exceptionnelles.
3) Andrea Alciato né à Alzate Brianza le 8 mai 1492 et mort à Pavie le 12 janvier 1550, est un jurisconsulte et écrivain italien de langue latine, émule d'Ulrich Zasius et de Guillaume Budé. Il est l'un des premiers représentants du courant dit de l'humanisme juridique.
Vers le milieu du XVIème siècle, la méchanique des grosses horloges s’étendit et se perfectionna partout. Henri II fit faire celle d’Anet qui fut admirée. Celle de Strasbourg, achevée en 1573, soutient encore aujourd’hui la première réputation, et passe pour une des plus merveilleuses d’Europe, comme celle de Lyon passe pour la plus belle de France. L’horloge de Lyon fut construite par Nicolas Lipius de Basle, en 1596, rétablie et augmentée en 1660, par Guillaume Nourrisson, habile horloger Lyonnais.
Derham(4) fait une mention très honorable de l’horloge de la cathédrale de Limden en Suède, laquelle, selon la description qu’en donne le docteur Heylin(5), n’est point inférieure à elle de Strasbourg. En un mot, on ne peut douter qu’il y ait dans diverses villes de l’Europe, beaucoup d’horloges de ces derniers siècles, d’une structure très curieuse.
4) Traité d'horlogerie pour les montres et les pendules. La première édition en anglais date de 1696. Bien que l'ouvrage soit devenu une référence incontestable de la littérature horlogère, Derham n'était nullement un horloger, mais un homme d'église et un philosophe naturaliste, ses autres écrits sont consacrés à la philosophie théologique, bien que son nom soit aujourd'hui associé à la vitesse du son, étant le premier à l'avoir mesurée ; Il était en effet un chercheur talentueux et ses intérêts le portèrent vers plusieurs disciplines.
5) Ecclésiastique anglais qui fut trésorier de l’église de Westminster, puis en 1640 député du collège de Westminster à l’assemblée du clergé.
Il parait même qu’on n’a pas tardé d’exécuter en petit des horloges merveilleuses. Pancirolle(6) assure que de son temps, c’est-à-dire sur la fin du XVème siècle, l’on exécutait de telles horloges de la grosseur d’une amande, que l’on pouvait porter au col. Un nommé Myrmécide se distingua dans ce genre de travail ; ces derniers siècles ont eu leurs myrmécides ; mais toutes ces petites machines, qui prouvent l’adresse et l’industrie de l’ouvrier, ne sont ni de durée ni d’un gout éclairé, parce que le violent frottement des pièces qui les composent, augmente à proportion de l’augmentation des surfaces qui suit leur petitesse.
6) Si Pancirolle est bien le nonce extraordinaire pour la paix d'Italie dont le cardinal Mazarin fut le secrétaire il y a erreur de deux siècles XVII et non XV et donc beaucoup plus de cohérence avec des montre de col. S’il s’agit de Pancirolle dont le nom apparait dans certain texte sur l’imprimerie la taille d’une amande parait bien petit pour le XVème.
HORLOGE, (machin.) quoique ce terme s’entende en général de toute machine, qui par l’engrainement de ses roues sert à mesurer ou à indiquer les différentes parties du temps ; il se dit cependant plus particulièrement de celles que l’on place dans les clochers des églises, des châteaux, dans les salles et sur les escaliers, et qu’on appelle horloge à pied ou de chambre.
Dans les commencements on les appela cadrans nocturnes, pour les distinguer des cadrans solaires.
Quoique ces mesures du temps aient toujours été en se perfectionnant depuis le temps de leur invention, elles étaient encore fort imparfaites vers le milieu du siècle passé. Mais dès que Huyghens(7) eut imaginé ou perfectionné la manière de substituer la pendule au balancier, on les vit dans peu de temps parvenir à un degré de justesse qu’on n’aurait osé espérer sans cette heureuse découverte. Voyez l’article Horlogerie.
7) Christian Huygens (Huyghens pour l’encyclopédie et Christiaan Huygens en néerlandais moderne), est né le 14 avril 1629 à La Haye et y mourut le 8 juillet 1695. Mathématicien, astronome et physicien il théorisa et appliqua en 1647 le pendule aux horloges puis par la suite le spiral au balancier annulaire des montres. La paternité du pendule lui est attribuée sur la foi de ses publications, chose que Galilée et son fils n’ont semble-t-il pas fait.
Une horloge, comme on l’a dit, étant une machine qui doit avoir un mouvement égal et d’une assez grande durée pour pouvoir mesurer le temps, on voit qu’il faut d’abord produire du mouvement, et le déterminer ensuite à être égal.