Planche 9h
Cette Planche & son explication ont été tirées du livre de M. Ferdinand Berthoud.
Si au centre du cadran A B d'une pendule ordinaire, on ajoute un cercle ou cadran E E, divisé en 60 parties, & gradué comme le cercle des minutes du grand cadran, & que ce cercle concentrique soit mobile, tandis que le grand cadran est fixe, & qu'enfin on attache sur l'aiguille du temps moyen, une autre aiguille ou index diamétralement opposé c, & de longueur propre à marquer sur le cercle mobile: on voit que selon que l'on fera tourner en avant ou en arrière le cadran mobile, la petite aiguille, dont le mouvement est uniforme, pourra y indiquer le temps vrai ou apparent, & cela par un moyen très - simple, puisqu'il suffira de régler le chemin du cercle mobile d'après les tables de l'équation du temps.
La fig. 1. Pl. XI. 7. suite, représente la face ou cadran de cette pendule. A B est le cadran des heures & minutes : il est fixé par quatre vis sur la fausse plaque C D: celle - ci porte quatre faux piliers qui servent à arrêter la plaque & le cadran, avec la cage du mouvement (cette disposition est la même que dans les pendules ordinaires.) E E est le cercle ou cadran mobile des minutes du temps vrai, il est concentrique au grand cadran : ce cadran mobile représenté de profil, fig. 3. est rivé sur un canon qui entre juste dans le trou de la fausse plaque, & qui peut y tourner librement; le bout inférieur de ce canon entre dans un pont E, fig. 2. attaché à l'autre côté de la fausse plaque: ce canon roule de cette manière dans le trou de la fausse plaque & dans celui du pont, comme dans une cage. Sur ce canon entre à frottement le pignon F vu de profil, fig. 4. Ce pignon s'arrête avec le canon, au moyen d'une cheville qui entre à frottement dans l'épaisseur du pignon & du canon. Le pignon F ainsi fixé sur le canon du cercle mobile, empêche celui - ci de sortir, lui laissant seulement la liberté de rouler sur lui - même : le râteau G I qui engrène dans le pignon F, porte le bras H, dont le bout porte une cheville qui pose sur la courbe ou ellipse K K, attachée sous la roue L, qui fait sa révolution en 365 jours.
L'usage de cette courbe est de produire la variation du cercle mobile, ce qu'il est aisé de voir, car ce cercle va & vient sur lui - même, selon que l'ellipse oblige le bras H de s'écarter ou de se rapprocher du centre de la roue annuelle : or le bras H entraîne le râteau G, celui - ci le pignon F & le cadran mobile.
On taille l'ellipse de manière que le cadran puisse parcourir un peu plus de sa demi - révolution, ce qui répond à l'écart total du temps vrai & du temps moyen ; cet écart est de 30 minutes 50 secondes.
Pour faire appuyer continuellement le bras H sur l'ellipse & ôter le jeu de l'engrenage, l'auteur a pratiqué sur le pignon F une rainure ou poulie, comme on le voit fig. 4. laquelle est entourée par la corde N, fig. 2. dont un bout tient à la poulie, & l'autre est attaché au ressort M N: c'est l'action de ce ressort qui fait appuyer le bras H sur l'ellipse.
Le râteau G est mobile en I sur une broche attachée à la plaque.
La fig. 10 représente le plan du mouvement. A est la grande roue qui porte le tambour ou cylindre, lequel est entouré par la corde qui porte le poids qui fait marcher la pendule : ce cylindre est vu en perspective, fig. 6.
La fig. 7. représente la roue A vue en plan, avec le ressort de l'encliquetage que doit former le rochet G du tambour ou cylindre. Pour cet effet, l'axe du cylindre entre dans le trou qui est au centre de cette roue, & le bord du cylindre s'emboîte fort juste dans une rainure faite à la roue. Par le jeu de l'encliquetage la roue & le cylindre peuvent tourner séparément l'un de l'autre, lorsqu'on remonte le poids, comme on l'a déjà expliqué. Nous n'avons représenté ici cette partie que pour en mieux faire voir la disposition. La fig. 8. est ce qu'on appelle la clavette: elle sert à retenir & assembler la roue, fig. 7. & le cylindre, fig. 6.
La roue A (fig. 10.) reste trois jours à faire une révolution, ce qu'il est aisé de voir par le nombre de dents des roues, dont la dernière E est celle d'échappement, & fait un tour par minute.
Sur la roue A est fixée une petite roue a, qui a 24 dents ; celle - ci engrène dans la roue F de 96 dents, & qui reste par ce moyen douze jours à faire une révolution.
L'axe de cette roue F porte un pignon de 12, lequel engrène dans la roue annuelle L fig. 2. Cette roue porte 365 dents ; & comme le pignon de 12 fait un tour en douze jours, chaque dent répond à un jour : ainsi la roue L reste un an à faire sa révolution par un mouvement continu.
La roue annuelle L, fig. 1. est graduée, comme on le voit, de manière qu'elle marque les mois de l'année & les quantièmes du mois qui paraissent sur le cadran par une ouverture faite à la plaque & sont montrés par un index.
La roue annuelle est percée de douze trous, dont chacun se présente chaque mois au - dessous de l'ouverture de la platine en e, pour laisser passer la clé qui sert à remonter le mouvement. L'axe de cette même roue annuelle porte deux pivots, dont l'un entre dans un trou fait à la fausse plaque, comme on le voit en H fig. 1. & l'autre entre dans un trou fait à une plaque portée par la platine de devant du mouvement, ce qui forme une cage à la roue annuelle : l'aiguille a, fig. 1. est celle des heures; elle marque à l'ordinaire sur le grand cadran.
Le bout b de l'aiguille c b, est celui qui marque le temps moyen sur le grand cadran : le bout opposé c’est l'aiguille du temps vrai, laquelle marque sur le cadran mobile. On voit par cette situation du cadran & des aiguilles, qu'il est maintenant deux heures vingt - deux minutes & demie au temps moyen, tandis qu'il est deux heures trente minutes au soleil : le soleil avance donc de sept minutes & demie, ce qui forme l'équation du 22 Septembre, indiquée par la roue annuelle. L'aiguille gf est celle des secondes.
Pour avoir la facilité de remettre la pendule au jour du mois & à l'équation, lorsqu'on l'a laissée arrêter, on a fait passer le pivot du pignon a qui conduit la roue annuelle à - travers la plaque, & limé carrément l'excédent, de manière à le faire mouvoir avec une clé ; ce quarré se voit en d, fig. 1. Il faut que ce pignon puisse tourner séparément de la roue, fig. 10. ce qui est facile, comme on le voit, fig. 9. où a b représente le profil du pignon, & F celui de la roue. La roue s'applique contre l'assiette b du pignon, près de laquelle elle est retenue par la clavette c, dont la pression produit un frottement qui assemble la roue contre le pignon, de - sorte qu'ils se meuvent ensemble, à - moins qu'on ne les fasse tourner séparément par l'action de la main, lorsqu'on veut faire tourner la roue annuellement en avant ou en - arriéré.
Cette équation est, sans contredit, la meilleure que l'on ait imaginée jusqu'à ce jour : aussi l'auteur s'est - il fort attaché à la disposer de la manière la plus avantageuse pour les pendules & pour les montres, d'autant plus qu'elle est applicable à toutes sortes de pièces