Montre à répétition

Montre à répétition avec échappement à cylindre et sa cadrature

Planche 10e

Montre à répétition

Planche 10f

Montre à répétition

Cette Planche & son explication sont tirées du livre de M. Berthoud.

La fig. 1. de la Pl. E E représente le rouage du mouvement composé des roues B, C, D, E, F, & celle du rouage de la répétition a, b, c, d, e, f, qui composent le petit rouage; toutes ces pièces sont renfermées entre les deux platines. Le ressort du mouvement est contenu dans le barillet A. B est la grande roue ou la roue de fusée. C la grande roue moyenne, dont le pivot prolongé porte la chaussée sur laquelle s'ajuste l'aiguille des minutes. D est la petite roue moyenne. E la roue de champ, & F la roue de cylindre ou d'échappement. La fusée I est ajustée sur la grande roue B, de la même manière que nous l'avons vu : pour celle de la montre, la chaîne l'entoure de même, & tient de même au barillet. Le crochet O sert à arrêter la main, lorsque l'on a remonté la montre au haut ; il arrête sur le bout du garde - chaîne C, qui tient à l'autre platine : son effet se fait de même que celui de la montre simple. La fig. 8. représente le développement de l'échappement à cylindre. B est le balancier fixé sur le cylindre. F est la roue de cylindre, laquelle est représentée comme tendant à agir sur le cylindre & à faire faire des vibrations au balancier. On n'a pas fait mettre le spiral ni ce qu'on appelle la coulisserie, & le dessus de la platine. On appelle dessus de platine les pièces qui se mettent sur la platine du balancier, comme la rosette, le coq, & la coulisserie ; toutes ces parties étant les mêmes que celles de la montre à roues de rencontre vue dans les Planches précédentes.

Le rouage de la répétition est composé de cinq roues a, b, c, d, e, du pignon f, & de quatre autres pignons. L'effet de ce rouage est de régler l'intervalle entre chaque coup de marteau.

La première roue a, ou grande roue de sonnerie, porte un cliquet & un ressort sur lequel agit un petit rochet mis sous le rochet R, ce qui forme un encliquetage comme celui que l'on a vu à la première roue de la répétition, & dont l'usage est le même, c'est - à - dire que quand on pousse le poussoir, le rochet R rétrograde, sans que la roue a tourne ; & le ressort qui est dans le barillet B ramenant le crochet R, dont l'axe g est accrochée au ressort, le petit crochet arcboute contre le cliquet, fait tourner la roue a, & le rochet R fait frapper le marteau M, dont le bras M est engagé dans les dents de ce rochet.

Le ressort r attaché à la platine, fig. 2. agit sur la petite partie n du bras m, fig. 1. L'effet de ce ressort est de presser le bras m contre les dents du rochet, de - sorte que lorsque l'on fait répéter la montre, le rochet R rétrograde, & le ressort r ramène toujours le bras m, afin que les dents du rochet fassent frapper le marteau Passons maintenant à la description de la cadrature.

La fig. 6. dans la Pl. F F, représente cette partie d'une répétition qu'on appelle cadrature. Elle est vue dans l'instant où l'on vient de pousser le bouton pour la faire répéter. P est l'anneau auquel tient le poussoir ; il entre dans le canon O de la boîte, & s'y meut sur sa longueur, en tendant au centre ; il porte la pièce p qui est d'acier, & fixée au poussoir ; elle est limée, plate par – dessous : une plaque qui tient à la boîte sert à l'empêcher de tourner, & lui permet seulement de se mouvoir sur sa longueur : l'excédent de cette pièce est pour retenir le poussoir de manière qu'il ne puisse sortir du canon de la boîte.

Le bout de la pièce p agit sur le talon t de la crémaillère C C, laquelle a son centre de mouvement en y, & dont l'extrémité c fixe un bout de la chaîne s s. L'autre bout tient à la circonférence d'une poulie A, mise carrément sur l'axe prolongé de la première roue du petit rouage : cette chaîne passe sur une seconde poulie B.

Si donc on pousse le poussoir P, le bout c de la crémaillère parcourra un certain espace, & par le moyen de la chaîne s s, il fera tourner les poulies A, B : ainsi le rochet R, fig. 7. rétrogradera jusqu'à ce que le bras b de la crémaillère appuie sur le limaçon L: pour lors le ressort moteur de la répétition ramenant le rochet & les pièces qu'il porte, le bras m se présentera aux dents de ce rochet, & le marteau M frappera les heures, dont la quantité dépend du pas du limaçon L, qui se présente au bras b. Le limaçon L est fixé à l'étoile E, par le moyen de deux vis : ils tournent l un & l'autre sur la tige de la vis V, portée par le tout - ou - rien T R, qui se meut sur son centre T ; le tout - ou - rien forme avec la platine une cage où tournent l'étoile & le limaçon des heures. Voyons maintenant comment les quarts sont répétés.

Outre le marteau M des heures, il y en a un autre N, Pl. précédente, fig. 1. dont l'axe ou pivot passe dans la cadrature, & porte la pièce 5, 6, fig. 6. Le pivot prolongé du grand marteau passe aussi dans la cadrature, & porte le petit bras q : ces pièces 5, 6 & q servent à faire frapper les quarts à doubles coups. C'est - là l'effet de la pièce des quarts Q, laquelle porte en F & en G des dents qui agissent sur les pièces q, 6, & font frapper le marteau : cette pièce Q est entraînée par le bras K que porte l'axe du rochet R au - dessus de la poulie A, de manière que, lorsque les heures sont répétées, le bras K agit sur la cheville G fixée sur la pièce des quarts, & l'oblige de tourner & de lever les bras q & 6, & par conséquent les marteaux.

Le nombre des quarts que doivent frapper les marteaux est déterminé par le limaçon des quarts N, selon les enfoncements 5, 1, 2 ou 3 qu'il présente; la pièce des quarts Q pressée par le ressort D, rétrograde; & les dents s'engagent plus ou moins avec les bras q, 6, qui ont aussi un mouvement rétrograde, & sont ramenés par les ressorts 10 & 9: le bras K ramenant la pièce des quarts, le bras m que porte cette pièce, agit sur l'extrémité R du tout - ou - rien T R, dont l'ouverture x, à - travers de laquelle passe une branche fixée à la platine, permet que R parcoure un petit espace: le bras m étant parvenu à l'extrémité R; celle - ci pressée par le ressort i x, revient à son premier état, de manière que le bras m pose sur le bout R, & que la pièce des quarts ne peut rétrograder sans qu'on éloigne le tout - ou - rien. Le bras u que porte la pièce des quarts sert à renverser la levée m, fig. 7. dont la partie I passe dans la cadrature; en sorte que lorsque les heures & les quarts sont répétés, la pièce des quarts continue encore à se mouvoir, & le bras u renverse la levée m de la fig. 1. Pl. E E au moyen de la cheville 1 qui passe à la cadrature, & la met par ce moyen hors de prise du rochet R, pendant tout le temps que le tout - ou - rien T R ne laissera pas rétrograder la pièce des quarts; ce qui n'arrivera que dans le cas où ayant poussé le poussoir, le bras b de la crémaillère presse le limaçon, & fasse parcourir un petit espace à l'extrémité R du tout - ou - rien; alors la pièce des quarts descendra & dégagera les levées, & les marteaux frapperont le nombre d'heures & de quarts que donnent les limaçons L & N.

Le grand marteau porte une cheville 3 qui passe dans la cadrature au - travers de l'ouverture 3: le ressort agit sur cette cheville, & fait frapper le grand marteau: ce marteau porte une autre cheville 2 qui passe aussi dans la cadrature par l'ouverture 2; c'est sur celle-ci qu'agit le petit talon de la levée q pour lui faire frapper les coups pour les quarts: le petit marteau porte aussi une cheville qui passe dans la cadrature par l'ouverture 4; c'est sur cette cheville que presse le ressort 7, pour faire frapper le marteau des quarts; le ressort S est le sautoir qui agit sur l'étoile E.

La fig. 9. Pl. F F, représente la chaussée & le limaçon N, fig. 6. vus en perspective. Le limaçon N des quarts est rivé sur le canon c de la chaussée, dont l'extrémité D porte l'aiguille des minutes : ce limaçon N porte la surprise S, dont l'effet est le même qu'à celle de la répétition en pendule ; c'est - à - dire que lorsque la cheville O de la surprise fait avancer l'étoile, & que le sautoir achève de la faire tourner, une des dents de l'étoile vient toucher la cheville O qui porte la surprise, & fait avancer la partie Z, fig. 6. de cette surprise, en sorte que le bras Q de la pièce des quarts porte dessus cette partie Z, & empêche la pièce des quarts de descendre dans le pas 3 du limaçon; ainsi la pièce répète seulement l'heure. Ce changement d'une heure à l'autre se fait par ce moyen en un instant, & la pièce frappe exactement les heures marquées par les aiguilles.

Le canon de la chaussée c D, fig. 9. est fendu, afin qu'il puisse faire ressort sur la tige de la grande roue moyenne, sur laquelle il entre à frottement, assez doux pour pouvoir tourner aisément l'aiguille des minutes de côté & d'autre, & en avançant & reculant cette aiguille, selon qu'il en est besoin; on met aussi à l'heure l'aiguille des heures.

Il est bon de détromper ici les personnes qui croyant qu'on fait tort aux montres en faisant tourner l'aiguille des minutes en arrière: pour se convaincre que cela n'y fait rien, il suffit de remarquer la position que doivent avoir les pièces d'une cadrature de répétition, lorsqu'elle a répété l'heure, & que le moteur a ramené & écarté toutes les pièces qui communiquent aux limaçons L, N, car pour - lors il ne reste de communication entre les pièces du mouvement & celles de la cadrature, que celle de la cheville O du limaçon ou surprise, avec les dents de l'étoile E, que rien n'empêche de rétrograder. Si donc on fait tourner l'aiguille des minutes d'un tour en arrière, la cheville O fera aussi rétrograder une dent de l’étoile ; & si l'on fait répéter ensuite la montre, elle frappera toujours juste les heures & quarts marqués par les aiguilles. Mais il est à observer que si l'on tournait les aiguilles dans le temps même qu'on fait répéter la montre, alors elles seraient empêchées : il faut donc pour toucher aux aiguilles d'une montre ou pendule à répétition, attendre qu'elle ait répété l'heure & que toutes les pièces aient repris leur situation naturelle.

Il est aisé de conclure de - là que, puisqu'à une montre à répétition on peut avancer & rétrograder, selon qu'il est besoin, l'aiguille de minutes, à plus forte raison cela est - il possible dans une montre simple, où aucun obstacle ne s'y oppose.

Quant à l'aiguille des heures d'une montre à répétition, on ne doit la faire tourner sans celle des minutes, que dans le cas seulement où la répétition ne frapperait pas l'heure marquée par l'aiguille des heures ; pour - lors il faudrait remettre cette aiguille à l'heure que frappe la répétition.

Lorsque la répétition se dérange d'elle - même d'avec l'aiguille des heures, c'est une preuve que le sautoir S ou la cheville O du limaçon, ne produit pas bien son effet.

La roue de renvoi, fig. 12. se pose & tourne sur la broche 12, fig. 6. Cette roue engrène dans le pignon de la chaussée N; celui - ci a douze dents; la roue, fig. 12. en a trente - six: la chaussée fait donc trois tours pendant qu'elle en fait un; celle - ci porte un pignon qui a dix dents, qui engrène dans la roue de cadran, fig. 10. qui en a quarante: la roue, fig. 12. fait donc quatre tours pour un de la roue de cadran; la chaussée fait par conséquent douze tours pour un de la roue de cadran: or la chaussée fait un tour par heure; la roue de cadran reste donc douze heures à faire une révolution: c'est le canon de cette roue qui porte l'aiguille des heures. La levée m n, fig. 7. peut décrire un petit arc qui permet au rochet R de rétrograder; & dès que le moteur le ramène, le bras 1 de la levée entraîne le marteau M.

La fig. 8. représente le dessous du tout - ou - rien avec deux broches, l'une u, sur laquelle il se meut, & l'autre x, sur laquelle tourne l'étoile & le limaçon, fig. 11. le trou c de cette pièce sert à laisser passer le carré de la fusée du mouvement, lequel passe au cadran pour remonter la montre.

W, fig. 6. est le ressort de cadran, c'est lui qui empêche que le mouvement ne s'ouvre.

Y est un petit pont qui retient la crémaillère, & l'empêche de s'éloigner de la platine, lui permettant seulement de tourner sur elle-même.

Toutes les parties de la répétition se logent sur la platine, & sont recouvertes par le cadran : ainsi il faut qu'entre la platine, fig. 6. & le cadran, il y ait un intervalle qui permette le jeu de la cadrature : c'est à cet usage qu'est destinée une pièce qui n'est pas ici représentée, & qu'on appelle la batte. Cette batte est une espèce de cercle ou virole qui s'emboîte sur la circonférence de la platine avec laquelle elle est retenue au moyen des clés 13 & 14: la batte est recouverte par le cadran; celui-ci se fixe après la batte au moyen d'une vis.