Encyclopédie volume 8 page 302 colonne gauche

Transposition par l'Horloger de la Croix-Rousse du volume 8 page 302 colonne de gauche de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert

… de cette action appuie sur la parois de son trou avec une certaine force : or, pour estimer cette force, on peut regarder la distance entre le point e et l’axe de la grande roue comme un levier de la troisième espèce, dont le point d’appui comme e est à un bout, le poids ou la résistance à l’autre, et la puissance comme P au milieu ; mais on sait que dans un levier de cette espèce la puissance est toujours plus grande que le poids : donc la pression du pivot sur son trou occasionnée par la puissance, est moindre que cette puissance, et cela dans le rapport de la distance de d’entre le rouleau et le point d’appui à celle qui est entre l’axe de la grande roue et ce même point.

Mais si l’on suppose pour un moment que la même puissance, au lieu d’être en P, soit en X, et qu’elle tende à faire tourner la roue de G en X, le levier deviendra par ce changement de la seconde espèce, la puissance étant à une extrémité, le point d’appui à l’autre, et le poids ou la résistance entre les deux ; mais dans un levier de cette espèce, la puissance est toujours plus grande que le poids ; donc la pression du pivot sur son trou, occasionnée par la puissance, sera plus grande que cette puissance même, et cela dans le rapport du diamètre du rouleau, plus la distance de à cette même distance ; donc lorsque la puissance, qui fait tourner la roue, est entre son pivot et le pignon, la pression est toujours moindre que cette puissance ; et que lorsqu’elle est de l’autre côté, et que le pivot est entre elle et le point d’appui, cette pression est au contraire toujours plus grande, mais les frottement sont dans le même rapport que les pressions ; donc, etc.

Ainsi on voit qu’il faut toujours, autant qu’on le peut, que le poids ou la puissance qui fait tourner la grande roue, soit entre son pivot et le pignon, dans laquelle elle engrène.

HORLOGE(1), POUDRIER, AMPOULETTE, SABLE, (Marine.) noms que l’on donne sur mer à un petit vaisseau composé de deux espèces de bouteilles de verres jointes ensemble, dont l’une est remplie de sable, ou plutôt d’une poudre fort déliée, qui emploie une demi-heure à s’écouler ou passer d’une bouteille dans l’autre. C’est de-là que les matelots appellent une dernière heure une horloge, divisent les vingt-quatre heures en quarante-huit horloges. Ainsi le quart, qui est la faction que chaque homme fait pour le service du vaisseau, est composé de six horloges, qui valent trois heures. Il y a cependant des vaisseaux où le quart est de huit horloges, ou quatre heures. La construction de cette petite machine est si simple et si connue, qu’elle ne mérite pas une description particulière ; cependant on peut en voir la construction dans le Traité de la construction des instruments de Mathématique, de M. Bion(2).

1) Encore un exemple de la complexité rencontrée pour savoir de quelle horloge on parle.

2) Nicolas Bion était ingénieur du roi pour les instruments de mathématiques, il proposait dans sa boutique, Quai de l'Horloge du Palais, tous les instruments dont il détaille dans son traité de 1709 les principes de construction et d'usage, des simple instruments de mesures, compas, règles, équerres, les instruments permettant la lever des cartes, et ceux de navigation et astronomiques (boussoles, horloges…)

Il y a des horloges ou sabliers d’une demi-minute, qui servent à estimer le chemin que fait le vaisseau.

Il y en a aussi d’une heure pour l’usage commun.

On dit, l’horloge dort, lorsque le sable s’arrête, c’est à quoi le timonier doit prendre garde ; et l’horloge moud, lorsque le sable coule bien.

HORLOGER, s. m. (Art méchan.) c’est le nom que l’on donne aux artistes qui fabriquent les horloges, pendules, montres, et en général à ceux qui travaillent à l’horlogerie.

On verra ci-après à l’article HORLOGERIE les connaissances qu’il faut avoir pour posséder cette science, et la différence qu’on doit faire d’un horloger qui n’est communément qu’un ouvrier, avec un horloger mécaniste qui est un artiste, lequel doit joindre au génie des machines, donné par la nature, l’étude de la Géométrie, du calcul, des mécaniques, la Physique, l’art de faire des expériences, quelques teintures d’Astronomie, et enfin la main-d’œuvre(3).

3) Que penserait il aujourd’hui des boutiquiers vendeurs de montre qui se revendiquent horlogers ?